Moins de mariages, de séminaires d’entreprise et de funérailles en bonne et due forme… la pandémie du Covid n’a pas épargné les artisans. En France, un fleuriste sur sept a mis la clé sous le paillasson, selon des chiffres présentés par le JT de France 2 du vendredi 18 septembre 2020. Une issue inévitable ? Pas vraiment, comme en témoigne la success story de Guillaume de Brisoult, fleuriste situé de l’autre côté du Jura. C’est le reportage de Tulip Commerce !
De chaque crise naît une opportunité…
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas tant le plaisir d’offrir des fleurs qui a disparu avec la crise sanitaire et le confinement… mais plutôt la possibilité de se rendre physiquement chez le fleuriste pour faire ses emplettes, puis de rendre visite à la personne à laquelle se destine le bouquet floral. Alors oui, les commandes annulées pour les mariages, les séminaires d’entreprise et les funérailles représentent un sacré manque à gagner. Mais l’envie d’égayer un quotidien particulièrement morose et anxiogène aurait très bien pu éponger une partie des pertes.
Ce fut en tout cas le pari gagnant de l’établissement Pont de Chailly Fleurs, situé à Lausanne. En Suisse voisine. les jardineries et les fleuristes faisaient eux aussi pâle figure au plus fort du confinement. Les horticulteurs voyaient se faner les fleurs de leurs serres. “De chaque crise naît une opportunité”. C’est cet adage qui a motivé Guillaume de Brisoult, patron de la boutique lausannoise. Pour revigorer ses ventes et sauver son affaire, la petite boutique s’est dotée d’un nouvel arsenal commercial, négociant avec brio le virage du numérique dans une période où l’investissement n’est pas forcément la première idée qui vient à l’esprit du chef d’entreprise.
Une activité traditionnelle pérennise grâce au numérique
Habitués à un rythme de deux livraisons par jour en moyenne, Guillaume de Brisoult et ses trois collaborateurs ont dû retrousser leurs manches pour honorer la quarantaine (sans jeu de mot) de commandes quotidiennes qui ont afflué via la boutique en ligne, mise en place quelques semaines avant le confinement, dans un curieux concours de circonstances. “Je pensais que si un amoureux avait l’idée, à 2 heures du matin, de faire livrer un bouquet à sa dulcinée, il devait pouvoir le commander”, explique le patron au micro du quotidien helvétique 24heures.ch, comblé d’avoir pu sauvegarder ses trois emplois.
Lorsque la vie s’était arrêtée à Lausanne, c’est la formule “Click & Collect” qui a permis à la boutique de rester en vie. Le client arrivait en voiture, ouvrait son coffre ou sa portière arrière, et le fleuriste déposait le bouquet commandé et payé en ligne à l’avance. Sans contact aucun. Alors oui, ça manque de chaleur, mais c’est plus rapide et plus hygiénique. Les commandes trop personnalisées pour passer par la boutique en ligne assez rudimentaire se négociaient sur Messenger ou Whatsapp.
Voilà donc un exemple, parmi tant d’autres, d’un coeur de métier traditionnel et historiquement conservateur, qui a assuré sa pérennité grâce à l’outil numérique. Alors oui, une fois que la pandémie nous aura épargné, certains clients apprécieront toujours plus l’expérience in situ, pour sentir les fragrances, apprécier les couleurs et échanger avec le fleuriste. Mais la boutique en ligne n’est pas qu’un canal de vente. C’est aussi une belle vitrine promotionnelle, qui assure la permanence 24/7. “La boutique en ligne montre un style de magasin et la palette de produits dans une fourchette de prix. Elle s’adresse aussi aux personnes indécises dans leur choix”.
Aujourd’hui, pour suivre le rythme, Guillaume de Brisoult a dû enrôler une personne à plein temps pour assurer le suivi des commandes en ligne, ainsi qu’un coursier à mi-temps pour honorer les livraisons.